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Les grands noms
de l'architecture

Elles sont nombreuses les grandes personnalités qui ont marqué l’histoire de l’architecture. Certaines de leurs constructions sont devenues de véritables œuvres d’art qui ponctuent le paysage mondial, que ce soit dans un cadre urbain ou rural. Les innovations dans les formes, les techniques et les matériaux permettent aux bâtiments d’être tous plus différents les uns que les autres, exprimant une créativité sans cesse renouvelée. Prenez connaissance des grands noms de l’architecture.

Le statut de l’architecte a complètement évolué au cours du temps. En effet, ce dernier passe d’une reconnaissance faible voire inexistante à un engouement croissant. Selon les époques, l’architecte ne diffère pas d’un simple fonctionnaire ou artisan tandis que, plus l’Histoire progresse plus l’architecte acquière un statut indépendant et reconnu où il fait presque figure d’artiste doué de génie. Ce phénomène se retrouve d’ailleurs dans d’autres disciplines artistiques : peinture, sculpture, création de mobilier, …

I. Architecture Egyptienne

Dans les grands empires des IIIe et IIemillénaires av. J.-C., l’architecte est un fonctionnaire. C'est un homme politique d'Etat qui remplit cette charge. L’architecture a une fonction essentiellement religieuse, princière ou encore funéraire. C’est pourquoi ce sont les prêtres qui fixent les grands principes architecturaux. En ravanche, ce sont les chefs de chantiers qui assurent les règles techniques. Ces derniers possèdent des statuts d’artisans. Certains noms nous sont parvenus tels que Imothep ou encore Inéni.

Imothep est ainsi l’instigateur du Complexe funéraire de Djéser en Egypte. Il s’agit d’une construction monumentale prenant la forme d’une pyramide à degrés en pierre de taille. La singularité du tombeau royal de Djéser est qu’il est la première construction pyramidale. Les égyptiens adopteront cette forme régulièrement par la suite.

II. Les grands noms de l’architecture antique

A) L’architecture de la Grèce antique

Dans la Grèce antique, l’architecte ne répond qu’aux besoins de la cité et ne peut être engagé par un citoyen pour une construction privée. Par ailleurs, l’architecte se doit de respecter de nombreuses règles. A cette époque, les architectes sont divisés en trois catégories :

- Architectes de conception travaillant pour la ville et les grands sanctuaires et bénéficiant d’une certaine renommée (Pythéos, Scopas, …) ;

- Architectes d’exécution qui ont la responsabilité de chef de chantier. Ils ont un rôle d’experts et de vérificateurs et restent le plus souvent anonymes (Callicratès) ;

- Architectes fonctionnaires choisis par le peuple et dédiés davantage à ce que nous nommons aujourd’hui les équipements d’aménagement urbain (voirie, remparts, …).

Quoiqu’il en soit l’architecte occupe à cette époque une place centrale dans la société. Il est en relation avec les hommes de lettres, les artistes et les philosophes. Il se doit d’avoir des connaissances dans de nombreux domaines, notamment les mathématiques et l’histoire. Enfin, il n’est pas rare qu’il soit également sculpteur voire peintre.

Doués d’une renommée croissante, les satrapes d’Asie mineure vont faire appel aux architectes grecs pour leurs palais. Les travaux monumentaux commandés par les Ptolémées et les Séleucides impliquent des techniques complexes qui font des architectes de véritables ingénieurs.

Quelques noms d’architectes

- Callicratès aurait été l’auteur du temple d’Athéna Nikè et du Parthénon sur l’Acropole d’Athènes. Fidèles à l’architecture grecque, ces deux temples sont dotés de colonnes. Néanmoins, si le Parthénon est d’ordre dorique, le temple d’Athéna Nikè est ionique. Les deux temples sont des prouesses architecturales dont la tenue dans le temps a certainement été permise par l’emploi de marbre pentélique pour ces deux constructions. Rappelons que le marbre est un matériau d’une grande densité et extrêmement solide ;

- Sostratos de Cnide est né en Grèce et a travaillé pour Ptolémée Ier afin de réaliser le Phare d’Alexandrie.

© Temple d’Athéna Nikè

B) Les grands noms de l’architecture romaine

Contrairement à l’architecture égyptienne ou grecque, l’architecture romaine se veut avant tout fonctionnelle et utilitaire plutôt que religieuse ou funéraire. Il s’agit surtout de réaliser des équipements urbains : ponts, aqueducs, … Ces derniers font néanmoins preuve de beaucoup de prestige et de prouesse architecturale malgré leur fonction utilitaire. Dans la continuité des architectes grecs, les constructeurs romains se dotent de compétences de plus en plus techniques, faisant d’eux des ingénieurs. En effet, les romains développent de nouvelles formes : la coupole et l’arc. Ces dernières sont des éléments architecturaux complexes qui impliquent des poussées entraînant des problèmes d’équilibre compliqués à résoudre : un vrai challenge pour les architectes de l’époque ! Pourtant beaucoup de leurs construction ont perduré dans le temps. Le Pont du Gard, par exemple, est l’aqueduc romain le mieux conservé !

A l’époque romaine, le statut d’architecte se rapproche de celui de technicien. Il diffère peu des autres ouvriers et spécialistes du bâtiment. Les architectes sont d’ailleurs sous l’autorité de maîtres d’œuvre, généralement des hommes politiques tels que des magistrats par exemple. Ainsi les architectes restent souvent inconnus et l’on retient plus aisément le nom du commanditaire. Ils n’égalent donc pas le statut que détenaient les architectes grecs. Seuls quelques noms nous sont parvenus :

- Apollodore de Damas est l’architecte de l’Empereur Trajan. Il est notamment à l’origine du Forum de Trajan à Rome qui comprend la Basilique Ulpia, la Colonne Trajane, le Marché de Trajan ainsi que deux bibliothèques. Il est aussi l’auteur du Pont de Trajan qui enjambe le Danube. Enfin on peut aussi citer les Thermes de Trajan ;

- Robirius est l’architecte de l’Empereur Domitien. Il s’est chargé de la construction du Palais du Mont Palatin ;

- Vitruve est un architecte militaire. Il est surtout connu pour ses traités d’architectures et notamment le De architectura.

© Forum de Trajan, Rome

III. L’architecture du Moyen Age

Durant le Moyen Age, l’architecte reste encore dans l’anonymat, comme aux temps romains. Le nom des bâtisseurs n’est pas souvent mentionné non plus et on ne dispose pas beaucoup de détails sur leurs vies et expériences. Là encore, ils sont considérés comme de simples artisans, au même titre que les vitriers, les peintres, les orfèvres, … Ainsi, alors même que le paysage français est marqué par l’essor abondant de monuments religieux romains ou gothiques, on ne connaît pas le nom des constructeurs. Alors même que ces bâtiments sont des prouesses architecturales, on ne connaît que le nom des commanditaires.

On peut cependant retenir certains noms. Jean de Chelles a participé à la construction de la Cathédrale de Notre-Dame-de-Paris. A sa mort, il est remplacé par Pierre de Montreuil. Ce dernier a quant-à-lui participé aux chantiers de Saint-Germain-des-prés et de la Basilique Saint-Denis. Villard de Honnecourt était lui aussi architecte mais il est surtout connu pour les carnets qu’il a laissé. On y trouve des dessins d’architecture très détaillés et légendés. Il y a également des représentations botaniques et animalières, des figures humaines, des croquis d’outils, d’engins militaires, …

IV. Les grands architectes de la Renaissance

Les Temps Modernes sont marqués par une certaine redéfinition du statut de l’architecte. C’est à cet époque que cette activité devient une profession bien déterminée. Progressivement, l’architecte va devenir de plus en plus autonome. En effet, bien qu’il soit toujours soumis aux consignes d’un commanditaire, il va pouvoir s’imposer de plus en plus et bénéficier d’une certaine liberté de création. Par ailleurs, la Renaissance est aussi une période où le métier d’architecte se différencie de celui d’artisan, d’ouvrier mais également de celui de l’ingénieur. Il possède désormais un rôle bien déterminé et est reconnu. Il n’est plus l’être anonyme du Moyen Age ou de la Rome Antique. Au contraire, il est célébré par ses contemporains comme étant doué d’un génie artistique et son nom est fixé dans l’Histoire.

Brunelleschi (1377-1446)

Brunelleschi est une figure majeure du début de la la Renaissance française. Il est le premier architecte de cette période à entreprendre de réelles innovations techniques. Les architectes de la Renaissance vont tendre vers l’idéal romain antique et chercher à concevoir des monuments reprenant des formes similaires. Ainsi, Brunelleschi s’inspire du Panthéon pour réaliser la coupole de Santa-Maria-del-Fiore à Florence. Il s’agit de la plus grande coupole maçonnée au monde (base de plus de 40m de large). Pour la réaliser, Brunelleschi invente un stratagème ingénieux. Le dôme étant trop gigantesque pour être soutenu par une charpente en bois, il utilise des briques qu’il place en spirale afin d’obtenir un système autoportant.

© Santa Maria-del-Fiore, Florence

Michel-Ange (1475-1564)

Tout d'abord, Michel-Ange est un sculpteur, peintre, architecte, poète et urbaniste florentin d’une grande renommée. C’est un génie de la Renaissance.

En effet, il est l’initiateur du courant maniériste que l’on retrouve à la fois dans l’architecture, dans la peinture et dans la sculpture. Ce courant aime à créer des tensions, des ruptures et des déséquilibres dans les formes. L’objectif est de jouer sur les contradictions formelles. En architecture, cela peut par exemple se traduire par l’emploi d’éléments porteurs très graphiques, donnant une impression de fragilité, sur lesquels viennent s’appuyer des décors très sculpturaux, donnant une impression massive et lourde. Cela crée donc une certaine tension entre des porteurs faibles et des portés lourds.

En peinture, le maniérisme se traduit par une sorte de contorsion des corps. On appelle cela les figures serpentines. Le Plafond de la Chapelle-Sixtine, peint par Michel-Ange en est pourvu. Cet architecte termine Saint Pierre-de-Rome (commencé par Bramante) et réalise de nombreux projets tels que la Nouvelle Sacristie de Basilique San Lorenzo à Florence, le Palais Farnèse, la Place du Capitole ainsi que les Palazzo Nuovo et Senatorio qui s’y trouvent.

© Palazzo Senatorio, Rome

Le Bernin (1598-1680)

Le Bernin est un sculpteur, architecte et peintre. Il est complètement représentatif de l’art baroque. Ce style s’applique à différents domaines artistiques : peinture, sculpture, architecture. Le baroque poursuit le style maniériste en accentuant la recherche de mouvement et de torsion des formes. Il a pour objectif de toucher par les émotions en créant une atmosphère théâtrale et spectaculaire. Le Bernin est à l’origine du célèbre baldaquin de la Basilique Saint Pierre de Rome dont les piliers contorsionnés illustrent justement cette recherche de mouvement.

François Mansart (1598-1666), Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), Louis Le Vau

(1612-1670)

C’est trois architectes sont les initiateurs de l’architecture classique en France. C’est à François Mansart qu’on attribue le « toit à la Mansart ». Il s’agit d’une toiture en deux pans permettant des gains d’espaces sous combles. François Mansart a notamment laissé son empreinte dans les Châteaux de Chambord, de Guiry ou encore de Maisons-Laffite. Jules Hardouin-Mansart a réalisé de nombreux projets parisiens mais également le Château de Marly, l’Église Saint Roch de Paris et le Château de Versailles auquel participa également Louis Le Vau. Ce dernier est surtout connu pour l’édification de Vaux-le-Vicomte.

© Château de Vaux-le-Vicomte, Ile-de-France

V. Les grands noms de l’architecture contemporaine

Des changements dans l'enseignement marquent l'architecture contemporaine. Pendant la Renaissance, les architectes se formaient aux dépens d’un maître et dans son atelier. A partir de 1840, l’Académie d’architecture commence à donner des cours pratiques et théoriques. Vers la moitié du XVIIIe siècle, les institutions sont en crise. En effet, les artistes et architectes contestent l’autorité des différentes académies. Des écoles et cours privés vont ainsi être créés dans une volonté de donner une véritable formation au métier d’architecte, en édictant des règles déontologiques bien précises.

Par ailleurs, l’époque contemporaine est marquée par un nouveau phénomène : s’il était habituel que les architectes puissent également être des peintres ou sculpteurs pendant la Renaissance, il n’est pas rare non plus qu’ils soient aussi de grands designers dans nos temps contemporains.

Enfin, l’apport de nouveaux matériaux entraîne une révolution de l’architecture contemporaine.

Gaudí (1852-1926)

Gaudí est un architecte espagnol fondateur du modernisme catalan. Ce courant dérive de l’Art Nouveau qui parcourt l’Europe dans les années 1880-1910. L'attrait pour la nature caractérise ce mouvement. On trouve donc un foisonnement de motifs floraux et végétaux ainsi que des lignes courbes. Le style s’applique surtout dans les arts décoratifs. C'est pourquoi une importance cruciale est accordée aux détails et aux décors. Par ailleurs, ce type d’architecture privilégie de nouveaux matériaux de construction tels que le fer forgé ou encore l’emploie de mosaïques et de céramique.

© Casa Battló, Barcelone

Franck Lloyd Wright (1867-1959)

Franck Lloyd Wright est un grand architecte américain. Il est le père du mouvement moderne américain en architecture et invente notamment les « Prairie houses ». Il s'agit de constructions basses où toutes les cloisons inutiles sont supprimées, un peu comme dans un open space ou un loft. Sa maison la plus connue n’est autre la Maison sur la Cascade.

© Maison sur la Cascade, Pennsylvanie

Gropius (1883-1969)

Architecte et urbaniste allemand, Gropius est le fondateur de l’Ecole du Bahaus. Cette dernière réforme le système d’enseignement en proposant de lier l’architecture à d’autres domaines artistiques et artisanaux. Par ailleurs, Gropius conduit l’architecture à s’épurer. Le béton reste brut afin de créer une enveloppe minimaliste, simple et minérale.

Le Corbusier (1887-1965)

Le Corbusier est un célèbre architecte français. La Villa Savoye à Poissy et aussi pour la Cité Radieuse de Marseille forgent sa renommée. Il est aussi un grand théoricien de l’architecture. En 1927, il publie les « Cinq points d’une nouvelle architecture » qui sont :

- Les pilotis permettant une circulation sous le bâtiment ;

- Le plan libre qui est un mode de construction qui laisse entrer la lumière du soleil et l'air dans toutes les pièces intérieures. Ainsi, des poteaux remplacent les murs porteurs pour optimiser au maximum l'espace intérieur ;

- Les fenêtres en bandeau (possibles grâce au plan libre) ;

- La façade libre aux parois lisses et de forme simple ;

- Le toit-terrasse offrant lumière, espace et vue.

C’est également un homme avant-gardiste, notamment en ce qui concerne l’urbanisme mais aussi l’invention de l’unité d’habitation qui lui sert dans son travail sur le logement collectif.

Oscar Niemeyer (1907-2012)

Architecte et designer brésilien, Oscar Niemeyer est une figure du style international. Ce dernier se caractérise par des formes épurées et lisses utilisant des matériaux tels que le verre et l’acier. Cet architecte est aussi un avant-gardiste qui aime doter ses bâtiments d’un caractère futuriste. Oscar Niemeyer est notamment l’auteur de la Cathédrale de Brasilia, du Palais Gustavo Capanema à Rio ou encore du Congrès national du Brésil à Brasilia.

© Intérieur de la Cathédrale de Brasilia, Brésil

Franck Gehri (1929- )

Déconstructiviste et post-structuraliste, Franck Gehri est architecte et professeur d’architecture à l’Université Yale. La particularité de Franck Gehri est la touche minimale et brutale qu’il affecte à ses monuments qui abordent le plus souvent des formes « tordues ». Parmi ses œuvres, on peut citer :

- le Musée Guggenheim de Bilbao en Espagne ;

- le Weisman Art Museum à Minneapolis ;

- le Musée des beaux-arts de l'Ontario à Toronto ;

- la Fondation Louis-Vuitton.

© Fondation Louis Vuitton, Paris

Zaha Hadid (1950 – 2016)

D’origine anglo-irakienne, Zaha Hadid est une célèbre femme architecte et urbaniste qui obtient le Prix Pritzker en 2004. On reconnaît ses créations à leurs formes organiques, fluides voire presque futuristes. Avec leurs formes abstraites et quelques fois éclatées, ces monuments font de Zaha Hadid une figure du déconstructivisme. Elle a notamment conçu l’Hôtel Opus à Dubai ou encore le Centre culturel Bakou à Azerbaïdjan.

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